July 12, 2023
Photo par
Benjamin Rochette, Mélanie Masclé
July 12, 2023
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Benjamin Rochette, Mélanie Masclé
Vous faites partie de ces personnes qui regardent des vidéos de pêche en vous disant: «Tiens, me semble que ça m’irait bien, les deux pieds dans une chaloupe sur un lac du Québec, la canne à la main, à livrer un combat contre un poisson entêté et tenace»? Il est vrai que la pêche est une activité très plaisante qui permet de se déconnecter pour mieux se reconnecter à son environnement immédiat. C’est parfois une épreuve de patience, parfois un feu roulant d’action. Mais dans un monde où les perturbations écosystémiques bouleversent de plus en plus nos gentils amis les poissons, une pêche responsable est plus nécessaire que jamais. Voici donc un sympathique miniguide pour vous accompagner dans vos sorties à venir.
On trouve au Québec différentes zones de pêche et chacune possède une règlementation qui lui est propre, comme les plans d’eau ont tous leurs particularités. Les dates où l’on peut pêcher peuvent varier d’un endroit à l’autre, tout comme les espèces qu’on y trouve, ainsi que le nombre et la taille des spécimens que l’on peut garder. Avant de pêcher, consultez la règlementation qui s’applique au lieu où vous avez envie de mettre une ligne à l’eau afin de préserver la santé des populations locales de poissons et le bon état de l’écosystème.
Certaines personnes s’adonnent à la pêche en ayant pour objectif de capturer un repas, d’autres veulent simplement vivre un bon moment. Dans tous les cas, vous devrez relâcher certaines de vos prises. Afin de maximiser les chances de survie du poisson, vous devez absolument maitriser les techniques adéquates de remise à l’eau.
Votre nouvelle capture n’aime pas l’air. Si possible, laissez dans l’eau le poisson que vous voulez relâcher pendant que vous retirez l’hameçon délicatement à l’aide d’une pince à long bec (une précaution d’autant plus importante pour les salmonidés et par temps chaud). Si vous devez absolument le manipuler hors de l’eau, faites-le rapidement, en moins de 15 secondes idéalement. C’est plus que suffisant pour vous permettre de le mesurer et de prendre une belle petite photo. Après quoi, vous pourrez retourner tous deux à vos occupations respectives, sans trop de heurts.
Si vous devez manipuler le poisson, rincez d’abord vos mains pour ne pas enlever son mucus protecteur, surtout si vous vous êtes appliqué de la crème solaire ou du chasse-moustique. Ne touchez pas non plus ses yeux ni ses branchies. Une blessure mineure de ces organes peut éventuellement tuer l’animal.
Les organes internes d’un poisson peuvent être endommagés si celui-ci est placé à la verticale. Gardez-le à l’horizontale autant que possible si vous devez le manipuler.
Optez préférablement pour des appâts et des leurres artificiels. Le poisson les avalera moins profondément que les naturels (vers, sangsues, viandes, etc.) et il sera donc plus facile de l’en décrocher tout en réduisant les risques et la gravité des blessures. Si vous préférez utiliser un appât naturel, pensez à remplacer votre hameçon en J par un hameçon circulaire, qui a tendance à se ferrer moins profondément.
Ça peut aussi sembler simple, mais c’est pourtant plutôt complexe. Bien évidemment, une personne qui pêche en adoptant un comportement responsable ne laissera aucune trace de son passage et rapportera tous ses déchets. Toutefois, les précautions à prendre ne s’arrêtent pas là. La propagation d’espèces aquatiques envahissantes est un véritable fléau qui peut grandement nuire à la santé d’un écosystème. Avant de quitter un plan d’eau, retirez les débris et l’eau de votre embarcation. Nettoyez ou laissez sécher complètement celle-ci ainsi que votre matériel de pêche avant de vous déplacer vers une autre étendue d’eau. Le myriophylle à épis, le cladocère épineux et toute une panoplie d’espèces aquatiques envahissantes pourraient plomber vos parties de pêche miraculeuse si elles s’implantaient dans un lac en raison d’un nettoyage inadéquat.
Gardez en tête que, même si vous appliquez à la perfection tous les conseils ci-haut, chaque poisson capturé et remis à l’eau voit ses chances de survie diminuer. Vous en avez eu quelques-uns et vous êtes satisfait·e? Ne poussez pas le bouchon trop loin et évitez de verser dans l’excès. Même si vous respectez votre limite de prises quotidiennes (ce qui est une obligation légale), la santé de l’écosystème sera meilleure si vous limitez la multiplication de vos remises à l’eau. Cela dit, si le poisson vous semble mal en point et que vous doutez de ses chances de survie, conservez-le si la règlementation le permet.
Bref, nous avons tou·te·s un rôle à jouer pour préserver la qualité de la pêche, et notre meilleur allié pour y arriver s’appelle «le gros bon sens». Vous le connaissez déjà très bien. C’est la petite voix qui vous dit: «Me semble que c’est une mauvaise idée ce que tu t’en va faire là. Me semble que c’est beaucoup trop, 25 remises à l’eau. Me semble que ce poisson ferait un meilleur parent pour de milliers d’autres poissons qu’un repas de fish and chip.» Bref, demeurez à l’écoute de votre intuition en vous demandant ce qui serait le mieux pour la faune et l’environnement et informez-vous avant de vous lancer dans l’aventure.
La pêche, comme la plupart des activités, peut avoir des conséquences négatives à long terme si elle n’est pas pratiquée dans le respect de la nature, d’où l’importance de réduire celles-ci le plus possible. Les petits gestes qui semblent parfois banals peuvent faire toute la différence. Vous voulez un jour initier vos enfants, petits-enfants, ami·e·s, petit·e·s ami·e·s aux joies d’une pêche abondante? Vous êtes en partie garant·e de leurs succès futurs. Tout cela commence par une pêche responsable!